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FNCL L'avenir passe par le grand export

« Face à la volatilité des marchés à l'export, la FNCL plaidera pour la mise en place d'une d'assurance marge », assure Dominique Chargé, son président. © ARNAUD CHAPUIS

Réunies en assemblée générale, les coopératives réaffirment leur volonté de saisir les opportunités du marché mondial.

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L'essor des classes moyennes dans les pays émergents offre aujourd'hui de vraies opportunités commerciales à la filière laitière, en particulier aux coopératives qui auront des volumes à traiter. Depuis cinq ans, elles se sont restructurées et ont investi pour répondre à cette demande et à la volonté de croissance de leurs associés coopérateurs après la fin des quotas. C'est dans cette dynamique jugée très favorable que s'est tenue l'assemblée générale de la FNCL. « À titre d'exemple, les importations de poudres de lait des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) plafonnaient à 110 000 t en 2008 pour atteindre 710 000 t fin 2012 », souligne Benoît Rouyer, directeur du département économie du Cniel. Ces perspectives de débouchés sont renforcées par les gains de compétitivité enregistrés en France. « Avant 2010, nous ne pensions pas pouvoir exister sur le marché mondial sans politique de restitution. Mais les coûts de production convergent, grâce à un prix du foncier qui atteint 17 000 € par hectare en Nouvelle-Zélande, contre 5 000 € en France. L'Union européenne et la France peuvent donc se positionner durablement surle marché mondial ».

Si ces opportunités sont bien réelles, elles correspondent cependant à des valorisations très volatiles où les concurrents sont nombreux. Ainsi, la poudre écrémée affiche un prix mondial moyen de 2 500 €/t ces dernières années, avec des variations de 1 300 à 4 200 €. « Malgré des exportations, qui pèsent 6,9 milliards d'euros tous produits laitiers confondus, le marché de détail français reste incontournable avec un potentiel de 15,4 milliards par an. » En outre, selon leur taille et leur gamme, les coopératives n'ont pas toutes la même capacité à se positionner sur l'export vers les pays tiers, qui concerne avant tout les fromages standardisés et les poudres de lait. Chacune devra donc consolider sa place sur le marché intérieur et européen, porteur de valeur ajoutée à travers le développement des marques et produits de niche en phase avec les attentes des consommateurs (bio, proximité, durabilité...). Ceci en gardant à l'esprit que ce marché ne progresse en volume qu'au rythme de 0,4 à 0,6 %, quand l'interprofession table sur une augmentation de la collecte de 2 % par an.

Faire face à la volatilité du marché mondial

« Parallèlement, des restructurations, des partenariats industriels ou financiers, à l'image des investissements chinois chez Sodiaal ou Isigny, restent à trouver pour répondre à la croissance de la demande mondiale », explique Dominique Chargé, président de la FNCL. Ces deux stratégies sont en fait complémentaires pour moins dépendre du marché français, miné par des relations commerciales tendues.

Quant à la réponse à la volatilité si chaque éleveur doit individuellement l'intégrer dans la gestion de son exploitation, de son côté, la FNCL, avec la FNPL, plaidera pour la mise en place d'un système d'assurance marge dans le cadre de la Pac 2020.

JÉRÔME PEZON

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